La capitale togolaise a vibré ce 11 décembre 2025 au rythme d’une Afrique décidée à reprendre la maîtrise de son récit. En ouvrant la Journée culturelle du 9ᵉ Congrès panafricain, le Ministre du Tourisme, de la Culture et des Arts, Isaac TCHIAKPE, a livré un discours fort, visionnaire et profondément ancré dans l’ambition d’une souveraineté culturelle africaine assumée. Devant les délégations venues du continent et de la diaspora, il a appelé à transformer la culture en moteur stratégique, loin du simple registre symbolique.
Le Ministre a d’abord salué les artistes, les communautés culturelles, les partenaires, ainsi que les délégations africaines réunies à Lomé, insistant sur la dimension historique de cette rencontre. « La culture n’est pas un supplément d’âme ; elle est un levier stratégique », a-t-il rappelé, en résonance avec le message d’ouverture du Président du Conseil.

Dans un propos structuré et ambitieux, Isaac TCHIAKPE a proposé une série de mécanismes concrets destinés à faire de la coopération culturelle panafricaine une réalité opérationnelle. Au cœur de ses annonces : l’Initiative de Lomé, un cadre inédit de collaboration entre ministères africains de la culture et du tourisme culturel, permettant de faciliter coproductions, tournées artistiques, résidences créatives et échanges d’expertise.
Le Ministre a également plaidé pour une présence africaine plus forte et mieux coordonnée dans les instances internationales. Il a ainsi proposé la création d’un groupe de travail panafricain sur la diplomatie culturelle, afin d’harmoniser des positions continentales sur la restitution des œuvres, la lutte contre les trafics illicites et la protection du patrimoine.

Plaçant la jeunesse, la diaspora et les industries créatives au centre de la stratégie, Isaac TCHIAKPE a présenté plusieurs dispositifs structurants, dont un Guichet d’appui aux industries culturelles et créatives, un programme « Jeunes talents – Jeunes entrepreneurs culturels », ainsi que des projets visant à promouvoir un tourisme des racines et des mémoires, vecteur de développement économique et d’unité symbolique.
Autre axe majeur : la reconquête du narratif africain. Le Ministre a insisté sur la nécessité de produire et diffuser le récit du continent à travers ses propres prismes, appelant à des investissements dans la numérisation des archives, la production audiovisuelle, les contenus éducatifs, ainsi qu’une vigilance éthique face aux usages de l’intelligence artificielle dans la culture.
Isaac TCHIAKPE pour terminer a lancé un appel à transformer cette Journée culturelle en point de départ d’une organisation plus solide et plus audacieuse de la culture africaine. « Notre culture doit cesser d’être seulement célébrée ; elle doit être organisée, protégée, financée et projetée », a-t-il affirmé, réaffirmant l’ambition d’une Afrique maître de sa voix et de son destin.
Lomé, une fois encore, se positionne comme un carrefour stratégique où se dessine une Afrique qui parle pour elle-même, décide pour elle-même et construit, par elle-même, son avenir culturel.