Les Musées africains dans la dynamique de la restitution de leurs biens culturels

Les Musées africains dans la dynamique de la restitution de leurs biens culturels

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Les Musées africains dans la dynamique de la restitution de leurs biens culturels
Un forum sous-régional sur le renforcement de la coopération culturelle intra-africain et la question de la restitution des biens africains, organisé par le Carrefour des Cultures Africaines (CCA), basé à Lyon, en collaboration avec le Ministère de la Culture, du Tourisme et des Loisirs (MCTL) du TOGO, avec l’appui technique de West african museums programme (WAMP), s’est tenu du 06 au 07 novembre 2019 à Lomé. 
Cette rencontre a réuni près d’une trentaine de responsables d’institutions et des spécialistes du patrimoine, de même que les Directeurs généraux et conservateurs des musées nationaux du Bénin, du Burkina Faso, du Niger, de la Côte d’Ivoire, du Mali, du Sénégal et du Togo. 
Cette assise est motivée par l’engagement de ces professionnels des musées à mettre en synergie leurs efforts et leurs expériences afin d’asseoir durablement une collaboration culturelle efficace entre les pays africains. 
Il s’agira pour les participants d’échanger sur les modalités pratiques de coopération efficiente, les voies et moyens d’une mutualisation des ressources et une coordination du processus de mise en œuvre de la restitution des biens culturels.

L’enjeu est de taille et les chiffres le montrent à suffisance !
En effet, en ce qui concerne le Togo par exemple, 2 000 biens culturels sont actuellement au Musée de Quai Branly, en France, alors que l’Université de Berlin (Allemagne) conserve à elle seule 20 000 biens culturels appartenant au Togo.

Le ministre de la culture, du tourisme et des loisirs, Kossivi EGBETONYO, qui a ouvert les travaux a mené des réflexions deux réflexions essentielles lors de son discours d’ouverture.

Pourquoi des actions aux fins de restitution des biens culturels africains ?
De l’avis de monsieur le ministre, le droit de propriété a été, reste et restera au cœur du droit des biens, meubles ou immeubles, corporels ou incorporels, matériels ou immatériels, et dont l’ensemble constitue ce qu’il est convenu d’appeler ‘’le patrimoine’’. Il va donc sans dire que c’est instinctivement que l’homme cherchera  à conquérir, et parfois, de  haute lutte, le patrimoine ou à en défendre l’intangibilité, au péril de sa vie. 
Mais au-delà de ces considérations morales ou philosophiques pour  lesquelles les pays africains peuvent poursuivre leurs biens en quelques mains où ils se retrouvent, a poursuivi Kossivi EGBETONYO, il y a un fondement juridique. 
Cette démarche trouve, en effet, son soubassement dans la déclaration universelle des droits de l’homme qui stipule en son article 17 que, « toute personne, aussi bien seule qu’en collectivité, a droit à la propriété et nul ne peut être arbitrairement privé de sa propriété ».
Aussi, l’article 27 de ce même instrument normatif international, dispose-t-il que chacun a droit à la protection des intérêts moraux et matériels découlant de toute production scientifique, littéraire ou artistique dont il est l’auteur.

La nécessité de coopérer pour le retour en Afrique des biens culturels africains.
Selon le ministre Kossivi EGBETONYO, « pour que les peuples africains soient réintégrés dans la jouissance des biens culturels  dont ils ont été dépouillés, il est nécessaire que les actuels pousseurs se disposent, à tous points de vue, à les rétrocéder et œuvrent, et de bonne foi, à cette fin ». Celui-ci déduit alors que la coopération avec les pays étrangers possesseurs des biens culturels africains est tout aussi absolument nécessaire que la coopération interafricaine.
Or, a-t-il laissé entendre, les biens culturels sont un des éléments fondamentaux de la civilisation et de la culture des peuples, et qu’ils ne prennent leur valeur réelle que si leur origine, leur histoire et leur environnement sont connus avec la plus grande précision.
Le ministre de la culture a, pour clore son propos, invité les participants à ne pas faire de ce forum une tribune pour des diatribes mais à faire preuve de perspicacité, de finesse, de bon sens, et de détermination dans les analyses, mais aussi d’humilité en restant ouverts aux apports des uns et des autres
C’est à ce prix que le forum de Lomé pourra proposer des stratégies qui devront aboutir « au retour des biens culturels africains là où ils ont été pris ! ».

waamp