L’une des innovations de la 8e édition du festival international du film du Togo (FIFTO 2024) reste la programmation de la conférence inaugurale. Elle a eu lieu ce dimanche 04 août 2024 au village du festival et a porté sur le thème « cinéma togolais : de l’industrialisation à la professionnalisation ».
La conférence a été animée par Dr Anoumou AMEKOUDJI, Enseignant-chercheur à l’Université de Lomé, sous la modération du Dr Kodjo NOUGBOLO, Enseignant-Chercheur à l’Institut régional d’enseignement supérieur et de recherche en développement culturel (IRES-RDEC) de Lomé.
Après avoir fait un aperçu historique et l’évolution du cinéma togolais et africain, l’orateur a présenté les défis et opportunités du 7e art togolais. Selon lui, la formation est le premier défi à relever en vue de faire émerger une génération de cinéastes professionnels. Pour ce faire, il est primordial de renforcer les écoles et instituts de formation aux métiers du cinéma, d’en créer d’autres et d’organiser régulièrement des résidences d’écriture.
Le déficit de financement, l’insuffisance de salles de projection, l’absence d’une industrie de distribution, des contrats de coproduction entre le Togo et les autres Etat, la lutte contre le piratage des œuvres cinématographiques et audiovisuelles, le doublage, l’organisation de festivals d’envergure sont d’autres défis relever.
Après avoir présenté les goulots d’étranglements du cinéma togolais, Dr Anoumou AMEKOUDJI a proposé des pistes de solutions. De l’avis de celui-ci, il urge d’ouvrir des filières cinématographiques dans les universités, de développer des plateformes de téléchargement à coûts réduits, de produire des films en langues locales et de démocratiser l’accès au cinéma, par l’organisation des séances de projection itinérantes. L’un des reproches aux cinéastes togolais est d’avoir un penchant pour les films dramatiques et de ne pas exploiter suffisamment la littérature nationale en termes d’adaptions.
Le communicateur conseille les cinéastes du pays, en vue de donner une identité au cinéma togolais et de créer un marché local de consommation de leurs œuvres, de produire des fictions et séries portant sur les réalités et valeurs du terroir. D’après lui, la circulation des œuvres nationales passe aussi par leur diffusion sur les médias, surtout les chaînes de télévision.
Outre cette conférence inaugurale, il est prévu des panels de discussion portant sur divers sous-thèmes, le mardi 06 août 2024 et le vendredi 09 août 2024 au village du festival.